Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
67
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

On peut rire avec la Folic, Mais il n’est pas prudent de rire avec l’Amour. Laissez-moi fuir un danger plein de charmes, Ne n’offrez plus un cờur qui n’est qu’à vous : Le badinage le plus doux Finit quelquefois par les larmes. Mais je n’ai rien perdu : la tranquille amitié Redeviendra bientôt le charme de ma vie. Je renonce à l’amunt, et je garde une amie : C’est du bonheur la plus douce moitié. (1) « Pour mc guérir du mal qu’Amour m’a fait… » Ainsi Marceline avait déjà aimé avant de trouver chez Délia « cet amant si discret et si tendre » (2). On ne saurait s’en étonner quand on songe que leur rencontre dut avoir lieu entre avril 1808 et octobre 1809 (3) ; Mo Desbordes avait alors vingtdeux ou vingt-trois ans et elle appartenait au théâtre depuis une huitaine d’années. Dans un autre poème, elle nous apprend que, « à quinze ans », elle avait eu une première intrigue, un flirt,

mais que son ami n’était pas sérieux, car il ne cherchait (1) I, 68.

(2) Cf : « Par quelle cruauté me l’avoir fait connaitre ?… L’amour jamais n’eut de moi que des larmes… >> reprochet-elle ailleurs à Délia (1, 66). (3) C’est en avril 1808 que Marceline quitta Bruxelles, et son enfant naquil le 24 juin 1810.