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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

mai 1802 jusqu’à décembre 1801 ; il est vrai qu’elle avait alors dix-sept ans et non pas quinze, mais nous avons déjà remarqué qu’elle aime à se rajeunir quand elle rappelle ses années de théâtre et d’aventures : cela « fait mieux » d’abord ; et peut-être aussi que : « à quinze ans », cela ne veut rien dire pour elle de beaucoup plus précis que : « quand j’étais jeune ». Est-ce de ce premier amour qu’elle était encore attristée en 1809 et que Délia voulut la distraire ? Rien ne nous empèche de le croire. Et Marceline étant son amie, Délia, par une touchante attention, résolut de lui choisir un amant de sa main(1). Même, après avoir relu le petit poème cité ci-dessus, je ne puis m’empêcher de penser qu’elle avait un peu éprouvé par elle-même le jeune homme qu’elle fit connaître à sa camarade. C’était une bonne personne, cette Délia. Elle était née en Grèce d’une famille honorable, et fille d’un consul, comme elle ne détestait pas qu’on le sût : (1) « Vous avez malgré moi disposé de mon cour… Mais ce perfide amant… Que vous avez instruit dans l’art de me séduire… » (I, 05.)