Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
84
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

(C … Et moi, sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? la tracc rêvée qu’il y a laissée de ses pas, de sa voix si jeune alors, si douce toujours, si éternellement puissante sur moi… (1) En 1812, comme elle devait donc rêver à l’absent, la pauvre fille ! Evidemment elle se disait que « le cruel » l’aimait encore, puisque, pour l’oublier, il avait dû s’enfuir jusqu’au-delà des monts. Et, sans doute, cllc l’imaginait errant mé. lancoliquement sur la terre étrangère et tout occupé d’apprendre à l’écho le nom de sa maitresse, à l’instar de ces tendres et amoureux bergers dont elle mettait si suavement les amours en romances… Car c’est à cette époque

— non pas qu’elle commençait de s’essayer à la poésie : bien longtemps auparavant elle avait écrit ses premiers vers (2) — mais qu’elle se décidait à publier quelques pièces : le premier recueil où j’aie découvert un poème signé de « Me Marceline D*** » est lc Chansonnier des Graces de 1813. C’est un billet à l’amant, et je lo donnerai ici, malgré qu’il ne soit pas fort (1) 20 septembre 1838. Les mots soulignés ici l’ont été par Marceline elle-même sur l’original. (2) Voir ci-dessous le chapitre VIII.