répondu, comme nous l’avons dit (1). En tous cas, quand elle revint à Paris et qu’elle rentra au théâtre, elle retrouya son ami, et malgré ses craintes, presque malgré ellemême, elle renoua sa liaison. C’est la facile Délia qui s’entremit encore. Tout d’abord Marceline résista. Elle répondit à sa camarade, assez exactement, j’en suis sûr, ce qui suit :
En me réunissant à lui, Croyez-vous n’inventer qu’une ruse innocente ? Je n’ai donc pas souffert ? Regardez-moi ! L’amour N’est donc qu’un mot frivole, un rêve, un badinage, Un lien sans devoir égarant le jeune âge, Qu’il brise et reprend tour à tour ? Je ne sais ; mais, adieu ! Fière autant que sensible, Dans l’effroi d’abaisser ma douleur à ses pieds, J’ai fui ; laissez-moi fuir. Quoi ! pour cel inflexible, C’est vous qui me pricz ! « Il le veut », dites-vous. Il veut toujours le même : Voilà comme il régnait sur mes esprits confus ; l’obéissais toujours, mais je disais : « Il m’aime ! » Ose-t-on commander à ceux qu’on n’aime plus ? Que veul-il ? Mon bonheur ? eh bien ! je suis heureuse, Je suis calme, je suis… voyez ! je vis encor… (1) Cf. 1, 185. Mais cela n’est pas tout à fait sûr. Ne me reprochez plus ma fuito et mon silence », dit-elle dans Le Retour che : Délie (I, 164).
