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considérations générales

une certaine proportion de lithine. C’est pourquoi, lorsque M. le professeur Jacquemin, de l’Académie de Nancy, dans une analyse récente de l’eau de la grande source de Vittel, décela la présence dans cette eau du bicarbonate de lithine, sel très-employé depuis quelques années pour combattre les accidents de la diathèse urique et de l’acide borique, qui n’avait encore été trouvé dans aucune eau analogue, nous n’avons pu nous défendre de quelques réflexions qui ont dû aussi venir à l’esprit de ceux qui ont vu la lithine pour la première fois mentionnée en 1864 dans l’analyse des eaux de Contrexéville : on peut se demander, en effet, si l’efficacité de ces eaux, depuis longtemps démontrée par l’expérience, est due ou non aux deux constituants nouvellement reconnus, ou à l’un d’eux plutôt qu’à l’ensemble minéral ; car il est de règle aujourd’hui en pareille matière que, parmi les composants d’une eau, ceux-là seuls sont dits vraiment actifs, qui n’ont pas encore été découverts dans les sources similaires. Pour juger la question nous devons passer en revue le mode d’action de chacun des constituants des eaux minérales que nous étudions.

Les travaux et les écrits de Garrod, Ure, Biswanger, Bunsen et Kirchoff, de M. le professeur Charcot, etc., ont montré que la lithine, qui se trouve normalement dans l’organisme en petite quantité, jouit, par rapport à l’acide urique, de propriétés dissolvantes remarquables ; aussi a-t-on cru un instant avoir trouvé en elle le spécifique de la gravelle et de la goutte. Les preuves sont faites aujour-