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vittel.

La dyspepsie ou, pour mieux dire, l’état dyspeptique essentiel, c’est-à-dire celui qui ne dépend d’aucune altération appréciable d’organe, est la manifestation d’une névrose du grand sympathique et doit être traitée en conséquence. Elle évolue, en effet, le plus souvent sans fièvre, elle s’accuse par une modification exclusive dans certains cas, mais tout au moins prédominante, de la sensibilité, de la motilité de l’estomac ou du fonctionnement des organes, des glandes ou des éléments cellulaires ; elle n’a pas de caractéristique anatomique ; elle présente les plus grandes analogies avec l’état nerveux ou nervosisme, si bien décrit par M. Bouchut.

L’état dyspeptique est donc bien lié à des troubles névropathiques, et il affecte, tôt ou tard, l’ensemble de l’organisme ; comme tel, il réclame impérieusement un traitement général ; tous les moyens locaux, en apparence les plus rationnels, restent, d’ailleurs, impuissants contre la maladie confirmée.

Beau considère, comme des conséquences naturelles des dyspepsies, les altérations du sang, les phénomènes névropathiques qui constituent pour lui les symptômes secondaires et les altérations de tissus qui constituent les symptômes ternaires.

On le voit, on ne peut, d’une manière générale, considérer la dyspepsie chronique, la vraie dyspepsie, comme une maladie locale susceptible d’être guérie par des moyens locaux, et le terme de dyspepsie doit s’étendre aux troubles de la digestion qui s’opère dans les éléments primordiaux de l’organisme, dans les cellules, aussi bien qu’aux trou-