l’éclat de la renommée comme récompense de ses belles actions, qu’il ne songea nullement à exploiter à son profit la popularité qu’il s’était acquise. Il rentra dans l’obscurité. Quant à la récompense que son dévouement avait si bien méritée, il est vrai de dire qu’il ne semble pas qu’on ait rien fait de ce qu’on aurait dû faire en sa faveur après la cessation de la peste. Dans les actes de la famille, il ne porte que le titre modeste de capitaine d’infanterie, à la suite de la garnison de Marseille. Mais qu’importe ! plus de richesses et d’honneur n’auraient rien ajouté à sa gloire. » Et là haut assurément, la récompense et des plus belles ne manqua point à ce héros, qui fut lui aussi un héros chrétien, car la religion seule peut exalter jusqu’à la sublime abnégation d’un tel dévouement.
D’ailleurs Roze eut aussi, même ici-bas, une première et douce récompense. C’est à tort que des écrivains, Marmontel et Lacretelle entre autres, ont affirmé qu’il mourut dans l’indigence. Parti en 1722 de Marseille pour se rendre à Paris, d’après l’invitation de quelques amis, le chevalier dut s’arrêter au hameau de Gavotte, près de Septêmes, par suite d’un accident arrivé à sa voiture. Dans la maison qui lui donna l’hospitalité, se trouvait une jeune et aimable personne, Mlle Labasset qui, pleine d’admiration pour son dévouement, s’estima heureuse (quoiqu’il ne fût ni jeune ni riche) de lui offrir sa main et avec elle sa fortune assez considérable. Roze, tout désintéressé qu’il fût, en acceptant la première, ne put refuser la seconde. Le mariage se fit dans une chapelle dépendant de la paroisse de Pennes ; et Roze, au lieu de continuer son voyage, revint à Marseille, où il