Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/139

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terminée, le roi, pour récompenser Bossuet, le nomma évêque de Meaux. « Il embrassa dès lors avec zèle les devoirs de l’épiscopat, il reprit la prédication pour les fidèles de son diocèse… Son éloquence avait laissé de longs souvenirs et une tradition de respect et d’admiration pour son troupeau. Il s’occupa sans cesse d’instructions pastorales, de pieuses recommandations ; il composa des prières et un catéchisme qui depuis a été généralement adopté ; lui-même l’enseignait quelquefois aux petits enfants[1]. »

Dans la regrettable assemblée du clergé de 1782, réunie à Paris par la volonté du roi, en opposition au pape, Bossuet, lors de la séance d’ouverture, prononça un sermon sur l’Unité de l’Église « ayant surtout pour but de montrer qu’on ne songeait point à s’en écarter. Mais, dit le biographe déjà cité, ce discours se sent un peu de l’embarras où se trouvait Bossuet à la fois si soumis et si dévoué aux deux puissances et contraint à combattre l’une au nom de l’autre. » Pourquoi contraint ? L’illustre orateur n’aurait-il pas pu et dû, dans cette circonstance, conserver vis-à-vis de la royauté l’indépendance et la franchise dont il avait fait preuve en d’autres temps relativement à la conduite privée du roi. On sait que, condamnant avec un saint courage ses liaisons adultères, plus d’une fois il obtint de Louis XIV la cessation du scandale ; par malheur trop fréquente était la rechute.

Au milieu de ses sollicitudes pastorales, Bossuet continuait la rédaction et la publication de ses ouvrages, et en

  1. Biographie universelle.