Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/20

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peine, tomba malade à Lyon où il dut s’arrêter. Il succomba au bout de quelques jours, pleuré du peuple et du roi qui, pendant les années qu’il lui survécut, ne cessa de regretter son conseiller fidèle et son sage ami.

On a reproché et ce semble avec quelque raison au cardinal d’Amboise d’avoir désiré la tiare, ambition qui lui dicta plusieurs fausses démarches : « Mais, dit un écrivain, comme l’ambition de Louis XII fut toujours subordonnée à l’honneur, celle du cardinal d’Amboise fut toujours excitée par l’espérance de faire plus de bien… On peut croire qu’un homme qui ne se démentit pas un instant dans la plus haute prospérité, s’il souhaitait, comme on l’a dit d’être pape, c’était pour travailler à améliorer les mœurs de la chrétienneté. » (Fiévée).

Au reste, si le cardinal eut dans cette circonstance à se reprocher quelque faiblesse, il s’en repentit humblement. Il jugeait, avec des yeux complétement dessillés, l’illusion des grandeurs et les vanités de la terre, celui qui, sur ce lit de douleur, d’où il ne devait pas se relever, répétait si volontiers au bon frère qui le soignait :

« Ah ! frère Jean, frère Jean ! Que n’ai-je été toute ma vie comme vous frère Jean ! »

Georges d’Amboise, comme Louis XII, avait reçu du peuple le beau surnom de : Père du Peuple !