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JACQUES AMYOT



« Jacques Amyot dit de lui-même, écrit le savant abbé Le Bœuf, qu’il était né à Melun, le 30 octobre 1513, de parents plus avantagés du côté de la vertu que de celui de la fortune. Il ne déclare point la profession dont était son père, Nicolas Amyot, mais ses commensaux le tenaient pour le fils d’un petit marchand de bonneterie : ce qui s’accorde avec Rouillard, qui dit que ce marchand vendait des bourses et des aiguillettes. Lorsqu’il eut appris les premiers rudiments à Melun, il alla à Paris, où il continua ses études de grammaire, servant de domestique à quelques écoliers d’un collége qu’il n’a jamais nommé. Sa mère, Marguerite d’Amour ou des Amours, avait soin de lui envoyer chaque semaine un pain par les bateliers de Melun. L’avidité d’apprendre le poursuivant jusque dans la nuit, il avait recours à la lumière que pouvaient fournir quelques charbons embrasés, et il s’en servait au lieu de chandelle ou d’huile, tant était grande alors son indigence. Avec ces faibles secours pour les premiers commencements il ne laissa pas d’atteindre les classes supérieures. »

Tels furent, d’après la Notice écrite avec autant de conscience que de bonhomie par l’abbé Le Bœuf, les