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QUELQUES MOTS SUR LA CHEVALERIE[1]



« On place ordinairement l’institution de la chevalerie à l’époque de la première croisade, dit Chateaubriand, quoiqu’elle remonte à une date fort antérieure. Elle est née du mélange des nations arabes et des peuples septentrionaux, lorsque les deux grandes invasions du Nord et du Midi se heurtèrent sur les rivages de la Sicile, de l’Italie, de la Provence, et dans le centre de la Gaule, » ce qui ferait remonter l’institution à la seconde moitié du VIIIe siècle, mais son existence officielle, si l’on me permet cette expression, ne date guère que du XIe siècle et ce n’est qu’à cette époque qu’on la voit régulièrement organisée.

Mais, dit l’historien déjà cité, on a eu tort de vouloir faire des chevaliers un corps de chevalerie. Les cérémonies de la réception du chevalier, l’éperon, l’épée, l’accolade, la veille des armes, les grades de page, de damoiseau, de poursuivant, d’écuyer, sont des usages et des institutions militaires qui remplaçaient d’autres usages et d’autres institutions tombées en désuétude ; mais ils ne constituaient pas un corps de troupes homogène, discipliné, agissant sous un même chef, dans une même subordination. Les ordres religieux chevaleres-

  1. À propos de l’impasse dit des Chevaliers.