Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme parmi ses prêtres que le cardinal accueillait toujours avec une bienveillance si paternelle.

Mgr de Cheverus était mort le jour même de la fête de Saint Vincent de Paul dont il rappelait les vertus comme celles de Saint François de Sales, surtout son inaltérable douceur et sa parfaite charité. C’est par cette charité, par la prédication toute puissante de l’exemple qu’il gagnait les cœurs, plus encore que par son éloquence si persuasive pourtant, et qu’il ramena dans le sein de l’Église tant de protestants, parmi lesquels plusieurs ministres.

Quelques anecdotes encore à ce sujet : « S’il était permis, disait-il, de ne pas aimer un homme parce qu’il se trompe ou ne voit pas les choses comme nous, la charité serait bannie de la terre, car il n’y a que dans le ciel qu’on ne se trompe pas. »

C’était chez lui une règle invariable de ne jamais avoir ni contestation ni dispute avec qui que ce fût : « Pour disputer ou contester, disait-il, il faut être deux et je ne veux me faire le second de personne. »

On l’engageait à choisir pour certaines visites pastorales une saison moins rigoureuse : « Ce qui serait plus commode pour moi, répondit-il, serait plus gênant pour les pauvres ; c’est à moi à prendre le temps qui leur convient le mieux. »

Heureux de rendre service, il disait : « Quel bonheur de pouvoir procurer un moment de jouissance à ses frères ! Qu’on est heureux de pouvoir faire un cœur content ! »

Mais si tolérant, si doux pour le personnes, le cardinal était inflexible sur les principes. Un jour, on vint se