gre ; ni jamais homme ne l’eût cru. Il se vêtait richement, ce que jamais n’avait accoutumé par avant… Il faisait d’âpres punitions, pour être craint, et de peur de perdre obéissance ; car ainsi me le dit lui-même. Il renvoyait officiers et cassait gens d’armes, rognait pensions, et en ôtait de tous points. Et me dit, peu de jours avant sa mort, qu’il passait temps à faire et à défaire gens… et le faisait de peur qu’on ne le tînt pour mort. »
« … Mais tout ainsi qu’à deux grands personnages qu’il avait fait mourir de son temps (dont de l’un fit conscience à son trépas, et de l’autre non, ce fut du duc de Nemours, et du comte de Saint-Paul) fut signifiée la mort par commissaires députés à ce faire, lesquels commissaires en briefs mots leur déclarèrent leur sentence et baillèrent confesseur pour disposer de leurs consciences, en peu d’heures qu’ils leur baillèrent à ce faire ; tout ainsi signifièrent à notre roi, les dessus dits, sa mort en brièves paroles et rudes, disant :
« Sire, il faut que nous nous acquittions, n’ayez plus d’espérance en ce saint homme (l’ermite Paul), ni en autre chose ; car sûrement il est fait de vous ; et pour ce pensez à votre conscience, car il n’y a nul remède… »
« Quelle douleur lui fut d’ouïr cette nouvelle et cette sentence ? Car oncques homme ne craignit plus la mort… Faut revenir à dire qu’ainsi comme de son temps furent trouvées ces mauvaises et diverses prisons, tout ainsi avant mourir, il se trouva en semblables et plus grandes prisons, et aussi plus grande peur il eut que ceux qu’il y avait tenus. Laquelle chose je tiens à