n’ayant pas encore pu faire assez pour être immortalisé et avoir la couronne de lauriers. »
Au moment de s’embarquer pour l’Égypte, il s’écria : « Oui, j’en conviens, c’est l’ambition qui me pousse. Elle est noble cette ambition, celle de s’exposer au plus grand des dangers, et risquer la gloire acquise pour en acquérir de nouvelle. On a toujours assez de richesses, on n’a jamais assez de célébrité. » Et il termine en disant : « qu’il aspire non à la gloire des dévastateurs, mais à celle de bienfaiteur des peuples. »
On sait le rôle glorieux de Desaix pendant la campagne d’Égypte, et qu’après avoir conquis le Saïd septentrional (Égypte moyenne) et la Thébaïde (haute Égypte) (1798-1799), il y fit bénir son administration tutélaire par les populations indigènes qui, d’une voix unanime, lui décernèrent le beau surnom de Sultan juste. Dans l’admiration de la bravoure des soldats comme de leur exacte discipline, des scheiks lui disaient : « Sultan, tu ne devrais pas donner de pain à tes soldats, ils méritent d’être nourris avec du sucre. »
On ne s’étonne pas aussi de voir le général en chef écrire à son illustre lieutenant : « Croyez que rien n’égale l’estime que j’ai pour vous, si ce n’est l’amitié que je vous porte. »
Lorsqu’à la suite des nouvelles venues d’Europe, Bonaparte eut résolu de quitter l’Égypte, il hésita sur le choix du général à qui il confierait le commandement