très-active. Il adressa d’abord à son ancien général en chef, devenu le premier Consul, une dépêche dans laquelle on lit : « Je sais que vous voulez porter la France à son plus haut point de gloire, et cela en rendant tout le monde heureux. Peut-on faire mieux ? Oui, mon général, je désire vivement faire la guerre, mais de préférence aux Anglais… Quelque grade que vous me donniez, je serai content ; vous savez que je ne tiens pas à avoir les premiers commandements… que je ne les désire pas ; je serai avec le même plaisir volontaire ou général. Je désire bien connaître ma situation de suite afin de ne pas perdre un instant pour entrer en campagne. Un jour qui n’est pas bien employé est un jour perdu. »
À sa mère, à sa sœur, il écrit des lettres pleines de la plus touchante effusion et dans lesquelles son cœur s’épanche avec bonheur. Dans une lettre à un ami nous trouvons ces lignes : « J’ai vu bien des pays, l’Égypte, la Syrie, la Grèce, la Sicile, Rome. Que de monuments, que de ruines ! J’ai acheté ce plaisir par des peines excessives, des fatigues prodigieuses, des inquiétudes sans nombre, mais j’ai revu la patrie et tout s’est effacé. »
Enfin les portes du lazaret sont ouvertes. Desaix ne perd pas un instant pour rejoindre, en Italie, le premier Consul, et « le 11 juin, dit M. Thiers, on vit arriver au quartier général de Stradella, un des généraux les plus distingués de l’époque, Desaix, qui égalait peut-être Moreau, Masséna, Kléber, Lannes, en talents militaires, mais qui, par les rares perfections de son caractère, les effaçait tous. »