Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/375

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ne pourrait plus soutenir ces prodigieux édifices flottants qu’on nomme vaisseaux. Les corps les moins pesants s’enfonceraient d’abord dans l’eau. Qui est-ce qui a pris le soin de choisir une si juste configuration des parties et un degré si précis de mouvement pour rendre l’eau si fluide, si insinuante, si propre à échapper, si incapable de toute consistance ; et néanmoins si forte pour porter, et si impétueuse pour entraîner les plus pesantes masses ? »

Combien d’autres passages non moins intéressants à citer sur le feu, sur l’air, sur les animaux, sur l’homme, etc. « Un homme qui vit sans réflexion ne pense qu’aux espaces qui sont auprès de lui, ou qui ont quelque rapport à ses besoins. Il ne regarde la terre que comme le plancher de sa chambre, et le soleil qui l’éclaire pendant le jour que comme la bougie qui l’éclaire pendant la nuit. Ses pensées se renferment dans le lieu étroit qu’il habite. Au contraire, l’homme accoutumé à faire des réflexions étend ses regards plus loin, et considère avec curiosité les abîmes presque infinis dont il est environné de toutes parts. Un vaste royaume ne lui paraît alors qu’un petit coin de la terre : la terre elle-même n’est à ses yeux qu’un point dans la masse de l’univers ; et il admire de s’y voir placé sans savoir comment il y a été mis. »

Dans les Fables et les Dialogues des morts, Fénelon fait preuve d’un esprit aussi ingénieux qu’agréable et judicieux. Dans les Lettres spirituelles, les âmes qui aspirent à la perfection trouvent de précieux conseils donnés avec cet accent de la conviction et cette autorité de la vertu qui prêche d’exemple. Mais cette admirable