Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amis de Fénelon, ne cherchait point à flatter son modèle : « Ce prélat était un grand homme maigre, bien fait, avec un grand nez, des yeux d’où le feu et l’esprit sortaient comme un torrent et une physionomie telle que je n’en ai jamais vu qui lui ressemblât, et qui ne pouvait s’oublier quand on ne l’aurait vue qu’une fois ; elle rassemblait tout, et les contraires ne s’y combattaient point ; elle avait de la gravité et de l’agrément, du sérieux de la gaîté, elle sentait également le docteur, l’évêque et le grand seigneur. Tout ce qui y surnageait, ainsi que dans toute sa personne, c’était la finesse, l’esprit, les grâces, la douceur et surtout la noblesse : il fallait faire effort pour cesser de le regarder. Tous ses portraits sont parlants, sans toutefois avoir pu attraper la justesse de l’harmonie qui frappait dans l’original, et la délicatesse de chaque caractère que ce visage rassemblait ; ses manières y répondaient dans la même proportion avec une aisance qui en donnait aux autres, et cet air et ce bon goût, qu’on ne tient que de l’usage de la meilleure compagnie et du grand monde, qui se trouvait répandu de soi-même dans toutes ses conversations. » (Saint-Simon).