connu encore, une pension dont La Fontaine « tenait compte par une autre pension en vers qu’il lui payait exactement par quartier. » Lors de la disgrâce de Fouquet (1661), disgrâce méritée, La Fontaine auquel la reconnaissance faisait illusion, éleva généreusement la voix en faveur de son protecteur, et composa l’élégie intitulée aux Nymphes de Vaux, « alors, dit Walckenaer, toute l’animosité qui existait contre le surintendant se calma. » Jannart, enveloppé dans la disgrâce de Fouquet, fut exilé à Limoges et La Fontaine le suivit par dévouement pour son ami, disent les biographes ; mais peut-être aussi par d’autres motifs, parce qu’il était peu pressé de retourner près de sa femme pour laquelle il s’était déjà refroidi sans avoir été jamais fort épris d’ailleurs. De Limoges, il lui écrit :
« Vous ne jouez ni ne travaillez, ni ne vous souciez du ménage, et hors le temps que vos bonnes amies vous donnent par charité, il n’y a que les romans qui vous divertissent. Considérez, je vous prie, l’utilité que ce vous serait si, en badinant, je vous avais accoutumée à l’histoire soit des lieux, soit des personnes ; vous auriez de quoi vous désennuyer toute votre vie. »
Mais, outre que ces remontrances sont faites sur un ton assez peu affectueux, La Fontaine, dans cette même correspondance, par une étrange indiscrétion, fait à sa femme des confidences qui ne sont pas de nature à la flatter. Pendant son voyage, « il avait trouvé, dit-il, trois femmes dans la diligence : Parmi ces trois femmes, il y avait une Poitevine qui se qualifiait comtesse ; elle paraissait assez jeune et de taille raisonna-