Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/420

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Froissart, tant de grâce que j’ai été bien de toutes les parties et des hôtels des rois, et par espécial de l’hôtel du roi d’Angleterre et de la noble reine sa femme, Madame Philippa de Hainaut, dame d’Irlande et d’Acquitaine… Ainsi, au titre de la bonne dame et à ses coûtages et aux coûtages de hauts seigneurs en mon temps, je cherchais la plus grande partie de la chrétienté. »

En effet, après un court séjour en Angleterre, il revint sur le continent, puis retourna à Londres, l’année suivante (1362) où la reine le fit clerc de sa chapelle, ce qui ne l’obligeait pas sans doute à résidence, car nous le voyons, en 1364, visitant l’Écosse ; en 1366, il suit le prince de Galles (Prince Noir) à Bordeaux qu’il quitte pour retourner en Angleterre. En 1368, il passe en Italie avec le duc de Clarence, Lionel, et assiste, à Milan, aux fêtes du mariage de ce prince avec la fille de Galéas Visconti. Libre alors, il visite successivement la Savoie, Bologne, Ferrare, Rome et revient par l’Allemagne en Flandre où il pensait s’embarquer pour l’Angleterre quand la nouvelle de la mort de la reine vint modifier ses projets et il se résolut à demeurer en Flandre. Nommé à la cure de Lestines, il n’exerça que peu de temps le ministère ; cette existence sédentaire, toute remplie par des occupations sérieuses, ne convenait aucunement à son humeur vagabonde, et résignant ses fonctions curiales, il se remit à courir le monde. Nous le voyons tour à tour dans le Brabant, la Touraine, le Berry, le Béarn, l’Auvergne, la Hollande, etc, tant qu’enfin, vers 1390, il s’arrête à Chimay. Là, riche de tous les matériaux si divers recueillis par lui dans ses continuelles pérégrinations, il reprit la rédaction de sa Chronique,