comte de Kinsty, se réunirent pour conserver à l’Autriche l’artiste qui faisait sa gloire, et ils promirent, s’il consentait à rester, de lui assurer par contrat une pension annuelle de 4,000 florins. Profondément touché de ces témoignages éclatants de sympathie, Beethoven accepta et déclara se fixer pour toujours à Vienne, ou plutôt en Autriche, car, la plus grande partie de l’année, il résidait dans le village de Baden à quelques lieues de la capitale.
Peu d’années après malheureusement, la création du papier monnaie en Autriche diminua presque de moitié la pension de l’artiste qui, par d’autres complications fâcheuses et douloureuses, vit empirer sa situation. Son frère aîné mourut après avoir été longtemps malade de la poitrine et comme Beethoven l’écrit à Ries : « Je puis dire que, pour le soulager, j’ai dépensé environ, 10,000 florins. »
Ce frère laissait un fils que l’artiste, nommé tuteur par le testament, après un procès pénible et dispendieux soutenu contre la veuve, une méchante femme, à ce qu’il paraît, fit élever avec sollicitude. Malheureusement le neveu répondit mal à la tendresse de son oncle qu’il contrista par le scandale de ses déréglements. En dépit de sa bonne intention, Beethoven, fût-ce à son insu, n’avait-il point cédé à un sentiment égoïste, lorsqu’il voulut séparer l’enfant de sa mère, et ne s’exagéra-t-il point l’indignité de celle-ci ?
Au milieu de ces soucis, et malgré les obstacles résultant de sa surdité, l’artiste continuait de produire des chefs-d’œuvre ; il semble que l’isolement fut une des causes de la fécondité de son génie. « Séparé du monde