Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/84

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beau et le bien des notions plus justes que tous les hommes pris ensemble[1]. »

Encore que, dans ce remarquable passage, on puisse et doive trouver qu’il y a parfois exagération, il ne nous en paraît pas moins certain que, pour faire contre-poids aux fougues de l’artiste et maintenir toujours l’équilibre dans cette merveilleuse organisation, il eût suffi d’une plus grande dose d’humilité. Le musicien ne pouvait y perdre assurément et combien l’homme, au milieu de ses épreuves, n’y aurait-il pas gagné pour le repos et la tranquillité de sa vie !

Comædia finita est ! N’est-ce pas plutôt tragædia qu’il eût fallu dire et une tragédie noyée dans les larmes à défaut de sang. Quand on la suit, jusqu’au dernier acte, jusqu’au dévouement suprême, à travers ses péripéties navrantes, n’est-on pas tenté de s’écrier avec le poète des Méditations et des Harmonies :

Heureuse au fond des bois la source vive et pure !
Heureux le sort caché dans une vie obscure !

Quoi qu’il en soit, il est bien que, dans Paris, une inscription rappelle le souvenir de ce nom glorieux, puisque nous devons au grand artiste une reconnaissance particulière. « C’est au génie de Beethoven, dont nous venons de caractériser l’œuvre grandiose et patriotique, que la France doit sans contredit de comprendre mieux chaque jour la poésie intime de la musique ins-

  1. Beethoven, ses critiques et ses glossateurs, par M. Oublichieff ; in-8º, 1857, Leipsik et Paris.