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érigée en paroisse dès l’an 1200, ou environ ; il le prouve par le pouillé de 1220, dans lequel elle est qualifiée : Ecclesia Sancti Martini… Elle a été considérablement augmentée en 1678. »

Un monument plus intéressant et plus précieux que la vieille église[1] malgré son antiquité, c’est la Vie du Saint écrite par son disciple Sulpice Sévère, avec tant de candeur et de sincérité. Aussi est-ce avec toute justice et sans présomption que, dans le prologue, il se rend à lui-même ce témoignage : « Mais au reste je conjure ceux qui liront ce petit ouvrage d’ajouter foi à mes paroles, et de croire que je n’écris que des vérités connues et que j’eusse mieux aimé me taire que de dire des faussetés[2]. »

Saint Martin, bien que né à Sabarie en Pannonie[3] en l’an 316, appartient à notre histoire, puisqu’il est mort évêque de Tours, après avoir été apôtre des Gaules. Fils d’un tribun militaire, par suite du décret de l’empereur Constance qui ordonnait d’enrôler tous les enfants des officiers vétérans, le jeune Martin dut entrer au service à l’âge de quinze ans, bien contre son gré, car sa vocation était tout autre. Catéchumène dès l’âge de dix ans, quoique ses parents fussent païens, il eut souhaité vivre dans la solitude. Soldat néanmoins et fidèle à tous ses

  1. Aujourd’hui disparue. Saint-Martin des Champs, autre paroisse, n’a point été démolie, mais détournée de sa première et pieuse destination, elle se trouve englobée dans les bâtiments du Conservatoire des Arts et Métiers.
  2. Vie de Saint Martin par Sulpice Sévère, mise en français par P. Du-Ryer ; in-18, 1650.
  3. Aujourd’hui Szombathely, dans le comté d’Eeisenstadt.