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MONTYON




« Ma vie n’a pas eu grand éclat ; peut-être en a-t-elle eu trop pour mon bonheur. Cependant si je puis me féliciter de quelques actions louables, j’ai pris plus de soin pour les cacher que d’autres n’en ont pris pour en cacher de repréhensibles. Celles de mes actions qui ont eu une publicité indispensable prouvent que je n’ai point l’âme servile. »

Montyon s’exprimait ainsi en 1796, devant le roi Louis XVIII, et sa conduite, durant tout le cours et jusqu’à la fin de sa longue carrière, n’a jamais paru donner un démenti à ce langage. Tout semble prouver qu’en faisant le bien, il obéissait à un mobile supérieur et non au désir d’une satisfaction vaine et fugitive qu’on peut retirer des applaudissements de la foule.

Montyon (Antoine-Jean-Baptiste-Robert-Auget, baron de) né le 23 décembre 1733, au château de Montyon, se sentit de bonne heure une vocation prononcée pour la carrière des lois, et fut nommé, en 1755, avocat du roi au Chatelet. Dans l’exercice de sa profession, il se montra ce qu’il fut toute sa vie, dit M. de Chazet[1] « labo-

  1. Vie de M. de Montyon, in-8o, 1829.