Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/229

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s’imagine que les finances du pays sont obérées. »

Ces traits et d’autres qu’on pourrait citer justifient pleinement ce qu’a dit de Monge son collègue et son ami qui n’était que l’écho de la voix publique. « Les biographes…. trouveront en lui le plus parfait modèle de délicatesse ; l’ami constant et dévoué ; l’homme au cœur bon, compatissant, charitable ; le plus tendre des pères de famille. Ses actions leur paraîtront toujours profondément empreintes de l’amour de l’humanité ; ils le verront, pendant plus d’un demi siècle, contribuer avec ardeur, je ne dis pas assez, avec une sorte de fougue, à la propagation des sciences dans toutes les classes de la société, et surtout parmi les classes pauvres, objet constant de sa sollicitude et de ses préoccupations.

« Vous me pardonnerez. Messieurs, d’avoir ajouté ces nouveaux traits à ma première esquisse. N’encourageons personne à s’imaginer que la dignité dans le caractère, l’honnêteté dans la conduite, soient, même chez l’homme de génie, de simples accessoires ; que de bons ouvrages puissent jamais tenir lieu de bonnes actions. Les qualités de l’esprit conduisent quelquefois à la gloire ; les qualités du cœur donnent des biens infiniment plus précieux : l’estime, la considération publique et des amis[1] ».

Ce dernier paragraphe tout entier serait à souligner.

  1. Arago. Notices biographiques, T. II.