Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/258

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obstiné dans son erreur, s’il est vrai, comme l’affirme d’Aubigné, sans doute un peu suspect, qu’il ait répondu à Henri III, venu dans la prison pour essayer de le convertir, fut-ce par la crainte en lui déclarant que, s’il ne cédait, il courait risque du bûcher :

« Les guisards, tout votre peuple, ni vous ne sauriez contraindre un potier à fléchir le genou devant des statues, parce que je sais mourir. »

Dans cette réponse que certains biographes nous vantent comme magnanime n’y a-t-il pas surtout l’entêtement de l’orgueil, et aussi une sorte d’insolente bravade vis-à-vis du prince qui n’en persista pas moins dans sa bienveillance et sut empêcher l’exécution ?

Outre les ouvrages qu’il a publiés, Palissy ouvrit en 1575, à Paris, un cours public, le premier de ce genre, où il convia tous les érudits de la capitale, dit un biographe, à venir entendre dans ses leçons l’exposé de ses théories sur les pierres, les fontaines, les métaux, etc. Quoique le prix d’entrée fût assez élevé (un écu) le succès fut tel que Palissy continua son cours les années suivantes, et ce ne fut que vers l’année 1584 que ces leçons si goûtées des auditeurs cessèrent. « La gloire d’avoir le premier en France inauguré le grand enseignement public, dont les institutions modernes de la Sorbonne et du collége de France, du Muséum etc., ne sont que la continuation agrandie et perfectionnée, revient sans conteste à Palissy. »

Le sans conteste de M. Serret me paraît bien affirmatif car, depuis plusieurs siècles, sur la montagne Sainte-Geneviève et dans le quartier de l’Université, combien ne comptait-on pas de chaires et de professeurs ?