Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/32

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échapper à de nouveaux périls. Membre de l’Institut sous le Directoire, et plus tard appelé à la chaire de minéralogie du Muséum d’histoire naturelle, en remplacement de Dolomieu, il fut, lors du rétablissement en France du culte catholique, nommé chanoine de Notre-Dame, puis chevalier de la Légion-d’Honneur par Napoléon, qui le tenait en grande estime comme homme et comme savant. En récompense d’un Traité de physique pour les colléges, que le premier consul lui avait demandé et qui fut rédigé et imprimé en quelques mois, il reçut une pension de 6 000 francs, en outre d’un emploi pour le mari de sa nièce.

En 1815, lors d’une visite que l’Empereur fit au Muséum d’histoire naturelle, il témoigna sa satisfaction de revoir notre savant, et lui dit : « Monsieur Haüy, j’ai emporté votre Physique à l’île d’Elbe, et je l’ai relue avec le plus grand intérêt. Je vous ai nommé officier de la Légion-d’Honneur. »

Un autre jour, remarquant l’absence du vénérable membre de l’Institut et apprenant que sa mauvaise santé en était cause, il dit avec vivacité à ses médecins : « Allons, messieurs, il faut guérir M. Haüy ; il est des hommes qu’on ne remplace pas. »

Sous la Restauration, Haüy se vit retirer sa pension de 6 000 fr., qui ne pouvait, d’après de nouveaux règlements, se cumuler avec le traitement d’activité. Dans le même temps, par suite des réformes résultant des économies imposées par les circonstances, son neveu perdit son emploi au ministère des finances et retomba nécessairement à sa charge avec sa famille. Son frère, âgé et infirme, lui arrivait en même temps de Saint-