Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/395

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original fut, dit-on, inspirée à l’auteur par le récit des aventures du matelot écossais, Alexandre Selkirk, abandonné dans l’Ile de Juan Fernandez, où il avait vécu seul pendant quatre mois. Mais les détails donnés à ce sujet par le capitaine Mades-Rogers, qui avait ramené le matelot, se réduisent à peu de chose et n’ôtent rien à Daniel du mérite de l’invention, quoi qu’aient pu dire et écrire naguère les dédaigneux et les jaloux exaspérés par le succès qui fut prodigieux.

Le livre, qui n’avait trouvé que difficilement un éditeur pour faire les frais de la première édition, bientôt fut dans toutes les mains, se vit traduit dans toutes les langues. De Foë lui dut une fortune considérable. « C’est qu’en effet, dit Suard, il a le mérite d’être un livre original où l’on trouve de l’intérêt dans le plan, de l’invention dans les incidents, de la variété dans les détails, et un grand naturel dans les sentiments et le récit. Il plaît aux bons esprits ; il instruit et il amuse les enfants ; c’est le livre de tous les pays et de tous les âges ; aussi a-t-il réussi chez toutes les nations, »

« Dans cet ouvrage, dit un écrivain moderne, règne un air de vérité qui n’appartient point d’ordinaire aux récits de pure fiction ; de là vient que, tandis qu’il captive l’attention de l’enfance, il fixe aussi celle de l’âge mûr. C’est le livre de tous les pays, de tous les âges, de toutes les classes ; il fait les délices des gens sans éducation et amuse les personnes de l’esprit le plus cultivé. Il contient, en outre, sinon un traité, du moins une espèce de système pratique d’éducation naturelle mis en jeu avec des détails d’une vérité et d’une simplicité charmantes ! »