Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/433

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graphes aient crus suffisamment importants pour nous les transmettre. François de Neufchâteau, dans plusieurs endroits de son Éloge, en fait l’aveu non sans regret : « Si vous me demandez, non pas des phrases oratoires, non pas des épisodes étrangers, mais une Notice historique et des faits qui peignent la vie du respectable auteur du Théâtre d’Agriculture, je ne puis vous dissimuler que cette tâche est à peu près impossible à remplir, et qu’un talent supérieur à mes faibles efforts ne pourrait suppléer ici au défaut absolu des matériaux les plus simples et des renseignements même les plus vulgaires sur le sujet qui nous occupe. »

Tout ce qu’on sait de l’illustre agronome, c’est qu’Olivier de Serres, seigneur du Pradel, naquit à Villeneuve de Berg, dans le Vivarais (Ardèche), en 1539. Le domaine de Pradel était situé à une demi lieue de cette dernière ville, et le propriétaire, comme il nous le dit, s’y étant retiré, se plut à l’embellir et à en faire ce que de nos jours on appellerait une ferme modèle :


L’heureux Pradel domine un beau vallon champêtre ;
Mais ses fruits sont entés de la main de son maître ;
Mais ce pré verdoyant (dont ce nom fut tiré,)
D’arbres majestueux par toi fut entouré.
· · · · · · · · · La Naïade lointaine
Vit changer, par tes soins, le cours de sa fontaine.
Son tribut, au Pradel si longtemps inconnu,
Du domaine embelli doubla le revenu.
Tes champs désaltérés en tout temps prospérèrent ;
Tes bâtiments surpris d’un vivier s’entourèrent ;
Et, dans sa fuite encor, suivant tes intérêts,
L’eau fit tourner pour toi les meules de Cérès.

Le fait le plus important de la vie d’Olivier de Serres,