Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/79

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par exemple, l’emploi de la vapeur comme force motrice ne serait pas de beaucoup préférable. Dès lors il ne s’occupa plus que de trouver les combinaisons mécaniques propres à transmettre le mouvement de propulsion. Redevenu libre en 1775, il se rendit à Paris où les frères Perrier venaient de fonder un grand établissement industriel, en important de Birmingham une machine de Wast, comme en France sous le nom de pompe à feu de Chaillot.

Jouffroy rencontra à Paris deux compatriotes, officiers comme lui, et pareillement adonnés à l’étude des sciences, le comte d’Auxiron, capitaine d’artillerie, et le marquis Du Crest, colonel en second du régiment d’Auvergne, membre de l’Académie des Sciences et auteur d’un Traité sur la mécanique. Après s’être rendu compte, par une étude approfondie, du mécanisme de la pompe à feu de Chaillot, Jouffroy n’hésita point à penser qu’on pouvait utiliser le même moteur pour la navigation. Il développa ses idées à ce sujet devant un petit comité composé du maréchal de camp Follenay, du marquis Du Crest, du comte d’Auxiron et de Perrier. Ce dernier se fit son contradicteur, en présentant un contre-projet qui différait par le mécanisme et surtout par le calcul des résistances à vaincre : « Il évaluait la force nécessaire d’après le nombre de chevaux employés pour remorquer les bateaux, tandis que Jouffroy soutenait, avec raison, qu’il fallait une force plus que triple en prenant le point d’appui dans l’eau. » Cette opinion qui, maintenant, est devenue un fait, était chaudement appuyée par d’Auxiron et Follenay. Mais Du Crest se rangeait à l’avis contraire et sa position comme l’au-