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LES
RUES DE PARIS


GERSON (JEAN CHARLIER)




« Il n’est guère d’époque dans l’histoire de France et dans l’histoire de l’Église, dit un judicieux écrivain, qui offre un spectacle plus désolant que celle où vécut Gerson (le règne de Charles VI). Guerre étrangère et discordes civiles, un roi en démence, des princes armés les uns contre les autres, des populations décimées par la famine, ruinées par le pillage, écrasées de taxes et de contributions ; l’Église partagée entre deux et quelque temps entre trois papes ; l’Université mêlée bruyamment aux troubles politiques et aux querelles religieuses ; la foi ébranlée ; le sentiment de la justice obscurci dans les âmes, partout les consciences troublées, les passions déchaînées, nulle part l’ordre et la paix. Toute la vie de Gerson, toute son œuvre est dans ces deux mots : « Pacifier et unir. » C’était le grand besoin du temps ; et s’il faut juger des hommes par leurs efforts plus encore que par leurs succès, nul n’a été plus grand, nul n’a mieux mérité de son siècle que Gerson. Fut-il jamais en effet une vie plus remplie que