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LES VIEILLES RUES
ET LES AUTRES.



LE VIEUX PARIS



Beaucoup de rues nouvelles, bâties si vite, s’improvisent en quelque sorte, ce qui fait qu’on les désigne d’une façon assez arbitraire, et le plus souvent comme le plus facilement, par un nom propre. Il n’en était point ainsi autrefois alors que, dans la ville ou les faubourgs, les maisons, s’élevant successivement et lentement, finissaient, comme au village, par former une rue après un laps de temps plus ou moins long. La dénomination sortait de la nature même des choses, et presque toujours originale et pittoresque, tellement que d’habitude le nom adopté par le populaire se-conservait par la tradition seule de longues années, des siècles ; car ce n’est qu’en 1728, qu’on a commencé à placer des inscriptions à l’entrée des rues pour rappeler leur nom. Les origines de nos anciennes voies sont donc pour la plupart curieuses et singulières ; « elles proviennent, dit très bien Saint Victor, ou du nom de quelque personnage distingué qui y possédait une maison remarquable, ou de quelque enseigne singulière qui avait frappé les yeux du peuple, ou de quelque événement