Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/122

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extraordinaire qui y était arrivé. Plusieurs devaient leur titre à leur malpropreté habituelle, d’autres aux vols et assassinats qui s’y commettaient ; quelques-unes enfin ont des noms dont l’origine et le sens sont entièrement inconnus[1]. » Afin d’ajouter à l’intérêt de ces récits historiques, nous nous proposons de faire connaître les dites origines aussi bien que les souvenirs qui s’y rattachent. Grâce à tant d’épisodes, d’anecdotes, de détails variés, et souvent presque inédits, cette Seconde Partie de notre travail n’offrira pas moins d’attrait, nous osons l’espérer, que la Première composée de biographies développées.

Mais avant de commencer, afin que rien ne soit perdu pour le lecteur, il nous semble utile de résumer en quelques pages les récits des historiens[2], formant souvent d’énormes volumes, et relatifs aux origines du vieux Paris lui-même.

Les origines de cette ville, pour nous servir d’une expression banale mais forcée, se perdent dans la nuit des temps. Vers l’an 54 avant Jésus-Christ, on voit ses habitants, membres de la tribu gauloise des Parisii, combattre courageusement les Romains qui voulaient les soumettre ; mais après avoir repoussé Labiénus, lieutenant de César, ils furent vaincus par celui-ci qui s’empara de l’ile où s’élevait Lutèce (Lutetia) ; car tel était le nom que portait alors la cité ; a nom que les uns dérivent de butum, boue, argile, parce que le territoire

  1. Saint-Victor : Tableau historique et pittoresque de Paris ; 3 vol. in 4° ou 8 vol. in-8o, 2e édit. 1822.
  2. Corrozet, Sauvai, Félibien et Lobineau, l’abbé Lebœuf, Jaillot, Ste-Foix, St-Victor, Piganiol de la Force, etc.