Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/23

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LESUEUR. Ift V étude sur jA’swjur\ CL’ttc tradition ancir’iinc (i(îs relations (le maitro à disciple (Mitre Ponssin et Lfsuour, car, à défant d«3 preuves matérielles, elle a pour elle non pas seulement la vraisemblance, mais une sorte «le certitude morale. Lesuenr, en outre, s’aidait de tous les renseignements (pii p« vivaient servir à l’éclairer et le mettre dans la voie la meilleure, au point de vue de l’art : « Son goût, écrit Ch. Perrault, lui avait fait prendre, dans l’étude des ligures et des bas-reliefs anticpies, ce qu’ils ont de grand, de noble et de majestueux, sans en imiter ce qu’ils peuvent avoir de sec, de «lur et d’immobib ;, et lui faisait tirer des ouvrages modernes ce qu’ils ont de gracieux, de naturel, d’aisé, sans tomber dans le faible et le mesquin. » D’après un biographe, une circonstance particulière acheva de lui ouvrir les yeux et lui fut comme une sorte d’illumination : « La Couronne possédait quelques-uns de ces tableaux-diamants d’où jaillit le feu créateur, trésors trop cachés alors, peut-être aujo’urd’hui trop montrés aux regards ; Raphaël apparaît enlin à Lesiieur. La poésie du peintre d’Urbin lit sur ses organes délicats la même impression que l’harmonie de Malherbe sur ceux de la Fontaine : l’artiste s’éveilla complètement. Il comprit que l’imitation des formes et des couleurs doit avoir pour but celle du mouvement et du sentiment ; la peinture ne lui sembla un art que lorsqu’elle est l’image poétique et l’expression accentuée de la vie. De ce moment, il fut peintre de l’âme plus ({ue de la matière, c’est-à-dire que la représentation maté ’ Etudes sur l’Art, t. III.

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