Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/26

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Anne d’Autriche « la séréuyssime reyne qui était si légitimement prévenue du mérite de M. Lesueur, » dit Guillet de Saint- Georges. Il n’y a donc rien de fondé dans cette imagination, chère même à des biographes sérieux, et dont la Nouvelle Biographie de Didot, par exemple, se faisait tout récemment l’écho après Y Encyclopédie des gens du monde, qui l’avait empruntée à la Galerie Française : « Au dix-septième siècle, on récompensait les savants et les artistes par des emplois ; Lesueur fut nommé inspecteur des recettes à la barrière de rOurcine. Dans l’exercice de cet emploi, il eut une discussion avec un gentilhomme qui ne voulait pas se soumettre aux exigences légales. Un duel s’ensuivit et fut vidé sous les murs des Chartreux du Luxembourg. Lesueur, ayant tué sou adversaire, se réfugia dans le couvent et attendit que sa famille calmât celle de la victime. Ce fut là que, pour occuper ses loisirs e récompenser l’hospitalité des frères, il peignit cette belle série de tableaux de la Vie de saint Bruno. )) M. Vitet répond péremptoirement à M. Miel qui, le premier ^, avait raconté cette anecdote : « C’est là un fait dont avant lui personne n’avait dit un mot, et comme il n’indique aucune preuve à l’appui de son allégation, comme nous savons au contraire par d’infaillibles indices que Lesueur, à l’époque où il le gratifie de cet emploi de commis, était entièrement absorbé par l’étude de son art, ou doit tenir pour aussi peu sérieux l’emploi d’inspecteur des octrois que le fait d’armes de la barrière de l’Ourcine. Qu’on fasse bon marché de ’ Galerie française, 1821.

EUSTACDE