Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/27

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LESUEUR. 19 semblables sornettes, qu’on en démontre le ridicule, rien de mieux. Il ne faut pour cela ni documents nouveaux, ni preuves inédites : le simple l)on sens suOit ; et c’est sans aucun secours, sans autorité que nousmème, il y a plus de vingt ans, nous en avons fait justice. » Et en etlct, quoi de plus ridiculement inventé que ce duel fantastique qui nous montre le sage ( ; t religieux Lesueur transformé en ferrailleur émérite et couchant, du premier coup, sur le pré son adversaire ? D’ailleurs, ainsi que nous l’avons dit, les tableaux de la Vie de saint Bruno, ayant été tout pro])ablement commandés par la reine, il n’y a pas plus de vérité, quoique plus de vraiseml)lance, dans l’autre version qui assigne pour cause à la retraite de Lesueur chez les Chartreux le chagrin profond qu’il ressentit de la mort de sa femme. Or, quand il commença son travail (1645), marié depuis une année à peine, il venait d’être père de son premier enfant qui ne devait pas être le dernier. La Galerie des chartreux, exécutée en trois ans, fut terminée en 1G48 ou 1640 ; mais Lesueur, pour répondre à l’impatience des bous pères, pressés de jouir de leur cloitre, avait dû se faire aider par son beau-frère, Thomas Gousse, et par ses frères, Pierre, Philippe et Antoine, qui peignirent, d’après ses dessins et compositions, plu sieurs panneaux ou parties de panneaux. Cette collaboration, forcée en quelque sorte, explique l’infériorité de certains morceaux, et elle eut aussi l’inconvénient d’enlever à l’artiste une partie du prix convenu, qui fut plus que modeste ; on le comprend, même alors que la reine en eût fait les frais, l’état des finances ne lui permettant guère d’être généreuse. Pour les vingt-deux tableaux, à