Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/43

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PRÆFATM).

XVIII. In locum Coelcstini successit Innocentius Tertius, quem inter onttet Romanos pontifices potenti’ssimumexstitisse non lenterè dixeris. Hic Anagnia Hernicorum, nobili Comitum Signia genere natus, Lotharii nomine in scholis Parisinis Feisinensibusque junior multd studiorum laude claruit. Viae trtgestmum-septtmum vita annum attigerat, riim,ineunte Christi milleno centeno nonage- rsocré le 22 février. L’Empereur simo-octavo, summus Pontifex, sexto idus, demourir, bissant eo bas âge XVIII. A Célestin succéda Innocent III, celui peul-éirede tous lés pape» qui a exercé le p|tt> 4> puissance. Il ëtoil ne à Anagoi en 1160, M sein de la bnulle des ComtesdeStpni ; et, sou» tenon de Lotbaire, il «voit, dès sa jeunesse, acquis de te renommée par des succès brilla Dedans ses étude» à Péris et à Bologne. Al’àge de]trente-sept ans, il fut élu souverain pontife le 8 janvier H 98, et ’snriVI venoit

fils Frédério ;

januarias, ttcclus est, et octavo kalendas martii consecratus. Extincto, paulà an té, Henrico Sexto Imperatore, qui triennem filium l’rtdcricum reliquerat, duo simul lm-’ jteratores renunciali fuérç ; hinc Olho Saxonutti Dux, illinc Philippus Saevorum. Germani. ca huic discordia accesserunt Regum A nylite Franciieque inter se dissidia, Philippi-Augusti divortium, religionum apud Uccitanos certamina, crucesignalorum exercituum in Palaslinam expeditiones hoslitesque adversus G raros principes excursus, improvisiimBalduiniFlandrensisimperium, plurima in tota fermé Italia regnorum novitates ; quibus quidem aliisque id genus au.rt liis nimiùm adjurabantur ambitiosa pontificis consilia, plerisque hujus avi hominibuOfiul audaeid, ita per it id, imd sapientid praecellentis.

Gestorum Innocentii Tertii titulumprafetdfiinonyma de hoc pontificatu epitome ; c qila paginas quatuor vel quinque Briulus excerpsit, nihil aliud commemorantes quàm missum Ingrbttrgt repudium, et restitutum ei, salugente /rontifice, uxorium regiumque ( honorem. Verùm alia sustinuit permulta Innocentius negotia, quorum quidem magna pars extra nostrates annales ita excurrit, ut non ii’si raptim obiterve sit, in eis quas exscribemus epistolis, fierstnngenda. Incipientc secuto decimo-tertio, Veneti, sud jum quarumque diffusâ mercaturd la te reges, it Ia m promovere tum maxtmesludebant chm universa propè Europa vesano crucesignatir rehgionisxstu percita trepidaret. Ili quinque aureorum numtnorummillia lucrati oli convectas in Orientem Christianorum turmas, simul oppidis jtolitt in Dalmatia munitissimis, iras pontificias flocci fecerunt, /ardque occupatd, nihil intentatum relinquebant, quo mare, quo terras ditione omni tenerent. Innocentium tandem ipsum plausorem habuit Byzantii expugnatio, redipiscendar Graecorum ecclesia inhiantem, qua duobus abhinc seculis Romano se jugo exuerat. Tna intra unum annum 120h regna Pontifex assignavit, Joannitio Vatachum, Premislao liohemicum, Petro Secundo Aragonense. Sed, sumnid praesertim ustu auctoritate quam erat claro genere, famd, ingenio, apud Romanos adeptus, consulatum in urbe antiquavit, senatores sacramento adegit, ditionem praferto tradidit possidendam, supremi denique jura principis ita sibi arro-on élut à-la-fois deux chefs de l’Empire, Othon de.Saxe et ’ Philippe de Souabe. Ces dissensions dans le corps germanique, les querelles de» Bois d’Angleterre « de France, le divorce de Philippe-Auguste, les trouilles religieux du Languedoc, les expéditions en Palestine, les hostilités des . croisés contre les princes grecs, .et l’installation de Baudouin sur le trône de Constantinople, de nouveaux règnes dans presque tous les états d’Italie, et quelques autres circonstances .politiques, concouroient à favoriser les entreprises d’un pontife habile et ambitieux, l’un des nommes les plus éclairés île son siècle.

On a, sous le titre de Gesta Innocenlii Tertii, une chronique anonyme et abrégée de son pontificat. M. Brial en a extrait quatre à cinq pages, mais qui ne concernent que la répudiation d Ingeburge, et les moyens employés par Innocent pour rendre a celle princesseses litres d’épouse et de reine. Innocent III s’est mêlé de bien d’autres affaires, dont plusieurs sont tellement étrangères à LrFrance, qu’il n’en sera fait que des mentions incidentes dans les lettres que renfermera ce volume. i _

Au commencement du xm." siècle, les Vénitiens, déjà puissanspar leur commerce, profitoient, jiour l’élendre, des vastes mouvemens qu’impritnoil l’enllKnisiasme de» croisades. 11s gagnèrent cinq^inille écus d’or à transporter l’armée chrétienne en Orient, conquirent en Oalmatie des places imposantes, et, sans s’inquiéter des anathèmes lancés par le Pape sur leur république, s’emjwrèrent de Zara, en continuant de se fortifier et de s’agrandir de toutes parts. Innocent finit par applaudir à la prise de Constantinople, d^ts l’espoir de reconquérir l’église grecque échapjtée depuis deux siècles à la domination romaine. Il décerna en 1204 trois couronnes royales : à Joannice, celle de Valachie ; à Prémislas, celle de Bohème ; à Pierre II, celle d’Aragon. Mettant surtout à profit l’ascendant que sa naissance, sa réputation, ses lalens, lui donnoient sur les Romains, il altolit chez eux le consulat, reçut les sermens de leurs sénateurs, donna l’investiture à leur préfet : c’étoil s’arroger les droits impériaux ; et cette époque est remarquée par Muraturi [a), comme celle où l’autorité des empereurs a lout-àfait disparu dans Rome. Les cités voisines recon- («i S/mo qtui futiimu ftain fautorità degli Augusti in Roma. Muratori, Annali d’ilalia, ann. 1198.