Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pr&Patîo.

XXXIX

Mirent Innocent pour leur noieni&J 3 l’éspoud’acquérir Ravenn*-<gui luf*ïn*n •noce, d’aaMjettirdepluaéfiph . . «t de les empicWr atTofr powWte lf Hirf de l’Mpire. Tweur da jeune Prédétic H,Uh>iôttte tire de Roi de» Romains, «-in prérogatives alUtdüili h eoanwaewifiNlBe. Entre le» deux élus, Othon et Vbifippede Souabe, il préféra le premier, et saisit cette occasion de déclarer que le jugement de toutes les causes/de cette nature appartenoitau saint-siège. Après la mort de Philippe de Souabe, la fille de ce prince devint l’épouse cPOthon, _ qui, réunissant par cette alliance tous tes droits et tous les suffrages, se crut assez Tort pour refuser au Pape l’héritage de la Comtesse Mathilde. Innocent excommunia Othon, lui opposa Frédéric II, et recueillit une partie des fruits du triomphe de Philippe-Auguste, quand la bataille de Bouvines eut enlraiiié la chute d’0thon IV, et assuré la pi^ponderance^dtr parli. de Frédéric II, Le Pape n’avoit point hésité à s’ériger en juge suprême entre les Rois de France et d Angleterre, armés l’un contre l’autre. Il leur ordonnoit d’assembler les évéques, les abbés et les grands de leurs états, pour délibérer sur la paix et aviser aux moyens de rétablir les églises et les abbayes que la guerre avoit maltraitées. En vain Philippe-Auguste répondoit qu’il n’appnrlenoil point au Pape de se mêler des querelles des Rois, ni surtout de leur signifier de telles ordonnances ; en vain des seigneurs ajoutoient que l’ordie de faire la paix, intimé par un évêque de Rome, n’étoit qu’uue raison de continuer la guerre : Innocent répliquoit qu’en sa qualité de c hef de l’Eglise il avoit le aroit d’interdire lesgucrres injustes. C’étoil, comme l’a remarqué Fleuri, se déclarer le juge de toutes les querelles politiques, et, à proprement parler, le seul souverain dans lemonde. Philippe-Auguste, quoiqu’il eût repris le cours de ses conquêtes, craignoit d’irriter un |>ontife déterminé aux plus audacieuses entreprises : il usade ménagemens par lesquels il retarda etn’évita point une excommunication nouvelle. CevÆat-uji des derniers actes d’innocent III, qui, après avoir prétendu réconcilier les deux Rois, rallumoit entre eux la guerre, ainsi que nous allons l’exposer en peu de mots. Le temps n’étoit plus ou, pour punir l’indocilité de Jean-sans-terre, ’ Innocent frappoit la Grande-Bretagne d’un interdit général, excommunioit le monarque, délioit ses sujets de leurs sermens, et conoédoit son royaume à Philippe-Auguste. Philippe avoit imprudemment accepté cette étrange faveur, et signalé sa reconnoissance en rappelant.Ingeburge près du trône. Mais, tandis qu’il se disposoît à recueillir, les armes è la main, les fruits de Ta libéralité du Pontife, lé légat Pandolfe arri voit en Angleterre, et, profitant de l’effroi du Prince déposé, il lui offroit les moyens de recouvrer sa couronne en la recevant en pur don toüjwtn egkoùtgÇermam-

iw/iqws<mmjMteMi Mumtorio videa¬

tur. Idpm Innocentia obtequium jsicinm ct’a ■ vitales pnmlabknl : deerat Rgveima, mox, ut sperabatur, adfuirtmda, dmee «traque Sicilia, astrictiori, in dios vinculo ecclesia mancipata, civili Anperio penitiu eximerlftur. Ergà Fridericum Secundum, cujus tutelam susceperat, ’Pontifrp tum Regis Romano-’ rum titulo, tusu addictis jampridem Sicula ’ corona juribus spoliabat. Inter duos de imperio litigantes, Othonem Suevumque Philippum, priori causamadjudicaoit, qud quidem arrtptd occasione, dieendasomnes hujusmodi sententias sedi apostolica vindicabat. Defuncto Suevorum Duce Philippo, filiam ejus uxorem duxit Otho, qui, conciliatis per has nuptias omntbut suffragiis, satis propriis viribus confidit ut Pontifici Mathildishœredilatem repetenti resisteret. Tum verd Innocentius Othonem sacris interdicere, FridericunfistRcitare imperii competitorem, edque artevictoriam Philippi Augusti Bovinensrm, fractis Othonianis partibus, prcev almi ibus Fridericianis, ipsimet Romcno jwntificio quastum facere.

Angine Franciaque Regum bella invicem moventium se Pontifex judicem constituere nullus dubitaverat Jubebat coire utriusque regni episcopos, abbates, magnates, de pace acturos, illata ecclesiis, grassanle bello, detrimenta sarcire conaturos. Frustra negabat Philippus Augustus Romani sacerdotis esse Regum sese immiscere dissidiis, taliaque civiles inter rixas aut moliri, aut etiam imperare ; frustra optimateseoipsom bellum nitebantur, quàd esset ab Italo episcojx) vetitum : reponebat ille tibi summo Ecclesiœ prirsidi competere injusta qurrque prwlia prohibendi officium. Quo sanè pacto totius politici ordinis se jactabat arbitrum, motleratarrm, imd dominum, uti Claudius Fleury animadvertit. Philippus, licet reduco victorid dilatatoque imperii su/>erbus, iram pontificis extrema ausuri extimuit, et lemfterahs caulè rationibus ita usus est, ut noram, quee imminebat, exeerationem moraretur, non denique vitaret. Memoratur illa inter ultima Innocenta facinora, qui amborum Regum dictus quondam conciliator, quomodo eorum animos dissociaverit, sumus brevissimè narraturi.

Transvectum erat tempus quo indoctus Romana ferre juga Joannet Anglus, jeenas dabat gravissimas, interdicto à sacris omni populo, soluld subditorum fide, concessdque Francorum Regi Britannid. Enorme hoc incautus beneficium acceperat Philippus, acceptique memor, dimissom Ingeburgim ad regium lorum revocaverat. Dum autem armis pontificia dona occupare par abat, ecce appulsus repenti Angi icit oris legatus^saeer Pandulfvs, trepido depulsi Joannis pavore abusvs, recuperandamei ,modôex almœ Ecclesia munificentia teneret, coronam pollicebatur.