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EPITOME RERUM GESTARUM

i-aprii), p

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Ree. dee Hi»- bella talis inconsultb medilanlem. Pos- • <** XIX ireina Philippi-Augusti lex testamentum est de que supra diximus, seplembri mense ■1222 apud Sane tum-Germanum in Ladia conscriptum.

Ihee sunt inter omnes res illo regnarte />eractas, quibus potissimum , nostrd quiilem senlentid, æstimaveris, quantam et qualem emendandis publicis institutis provehendeeque in majus civium societati operam contulerit. Si tot sumus minutissima consectati, ided colligenda ea duximus, quàd hanc prtrserlim nostratishisloriceparlem recentiores nonnulli in universas rerum species diducere conati sint. Scilicet fingunt feodale imperium, ante annum 1180 prœvalidis auctum ciribus, fuisse tribus et quadraginta sequenlibus regio subactum ; institutamque llugonis temporibus consociationem feodalem, ii Philippo Augusto ita dissolutam, ut daretur tandem locus condendre feodali Monarchia-. .SuMurura sanè heee ultima vocabula multis viderentur ; sed ea minus intellexisse non adrii molestum nobis foret, pro certo habentibus frequentiorem esse rerum humanarum inconstantiam, quàm ut hujusmodi symmetriis ulla cqneinnilas, syftemalibus veritas ulla relinquatur. Quippe fentnftir rapidi, vario licèt impetu, boni malique eventus, quorum proinde narratio istas non ultro jiatilur pnestitutas, quasi legum imperwrumque progressibus aut vicibus congruas, partitiones. Absit tamen ut efficacem rerum politicarum scientiam Philippo denegemus : ita enim auctoritatis quam his in rebus obtinuit rauste patent , effectus splendescunt, ut nobis minimi’ liceat ejus esse immemoribus.

Ipsa principis indoles, secunda plerisque neptis fortuna, et regni diuturnitas, 1res h,v pricijiutr caustr videntur, cur auctoritatem illam à juvenili cetale comfHiratam retinuerit usque ad tempus quo vita decessit nondum senescens. Diximus de animi alacritate, de virtute bellica, demente jussorum tenacissima, semjier quidem obsequium imperante, sirpe veri) ad duritiem, identidem ad servitiam proclivi aut in iram præcipite : neque silendip sunt externa dotes intimarum jmrnuncia : erant mirantes , licét aliquot variati muculis, oculi ; flava casaries, sponte cincinnata, late humeris effusa ; roseus aris v iv itfusque color, vultus decoro ductu insignis ; corporis conspicua proceritas, amomi simul et imperiosi habitus. Accessit provida natura fortuna faventior, qud ille et) tutiùs utebatur, quint se lubrica nunquam totum committeret, et se iniqua soleret subducere fert’ intactum, consilia miniis fausta opjtortunt’ deserendo. Tam felix elarusque continuis tribus ct quadraginta annis principatus non /wtuit non impressis vestigiis tradilisque documentis ultra exi tum quodammodo protrahi. Brevissima vincendis hostibus et quarendis bello provinciis tempora sufficiunt ; contre les Albigeois. Le dernier acte public du monarque est son testament, fait à Saint-Germainen-Ijive en septembre 12‘22 : nous en avons indiqué les dispositions.

Tels sont, parmi les faits dont se compose l’histoire de Philippe-Auguste, ceux qui, à notre avis, peuvent le mieux dévoiler et caractériser son influence sur les institutions publiques, sur les progrès de la société. Nous avons cru qu’il importoit de recueillir beaucoup de détails positifs, précisément parce que celte partie des annales françaises est l’une de celles que, dans ces derniers temps, on s’est le plus efforcé de réduire à des résultats généraux. On suppose que la féodalité, souveraine jusqu’en 1180, est devenue sujette dans le cours des quarante-trois années suivantes, et qu’en di-sorganisant la confédération féodale qui s étoit formée depuis 987, Philippe-Auguste a fondé la monarchie féodale en France. Cette dernière expression ne nous semblerait pas assez claire ; mais nous regretterions peu de n’en pas bien saisir le sens, étant persuades que la monilité des choses humaines né laisse aucune précision’, presque aucune réalité, à de pareilles divisions systématiques. Les événemens ont dans l’histoire un cours à-lafois continu et variable qui ne permet guère de la partager en sections analogues à l’état des lois et des pouvoirs. Ce n’est pourtant pas que nous entendions contester l’influence que Philippe a exer cée sur le système politique du royaume : elle est trop sensible dans ses causes et dans ses effets pour qu’il soit (K-rmis de la méconnoitre. le caractère j>ersonnel de ce prince, le succès ou l’éclat de la plupart de ses entreprises , et la longue durée de son règne, sont à nos yeux les trois principales causes de l’ascendant qu’il sut conserver depuis son jeune âge jusqu’à l’époque où il mourut avant d’avoir vieilli Nous avons (Kirlé de son activité, de sa vaillance, de sa fermeté toujours imposante, souvent dure , quelquefois violente ct |>oussée jusqu’à l’em|>ortement ; il n’est pas su|ierfln d’ajouter que ces qualités s’annonçoient par des avantages extérieurs : des yeux brillans, malgré quelques taches ; des cheveux blonds, natuiellcmcnt Itouclés, et flottant sur de larges épaules ; un teint vermeil et animé, des traits nobles, une taille élevée, des attitudes à-la fois gracieuses et impérieuses. I j fortune le favorisoit d’ordinaire, parce qu’il ne conqitoit jamais sur elle seule, et que, (jour ne pas trop s’exitoser a ses rigueurs, il sa voit altandonner à temps les desseins qu’elle ne secondoit pas l il règne qui dure ainsi, heureux et glorieux, (tendant quarante-trois ans, se prolonge en quelque sorte audelà de ce terme par les traces qu’il laisse, par les directions qu’il a imprimées. Peu d’années suffisent aux victoires et aux conquêtes : les reformes profondes et solides supposent presque toujours une longue administration. Il ne faut pourtant pas