Page:Bourdaret - En Corée.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

familiers : porcelaines, bijoux, argent, soies brodées, etc., etc. Cette coutume ne s’observe plus que pour les tombes impériales.

Le fond de la fosse est rempli de chaux, ce qui permet de retrouver parfois les corps presque intacts longtemps après l’inhumation, signe de grande faveur pour la famille.

Ce sont les sorciers qui déterminent l’emplacement et l’orientation générale dans laquelle doit être placé le cercueil ; le plus souvent la tête au nord, les pieds au sud, mais cette règle n’est pas rigoureuse, à cause des prévisions du géoscope qui donne quelquefois une autre direction.

Des parents, des familles soucieuses de plaire au dragon protecteur, interrogent, de génération en génération, et souvent à quelques années d’intervalle ou à la suite d’un grand événement, les sorciers pour savoir si l’emplacement est toujours favorable, — ce mot-là a une grande valeur en Corée — et il arrive souvent, comme actuellement pour le tombeau de la reine Mine, assassinée en 1895, que les sépultures sont déplacées et transportées même très loin, Mais cela ne se présente, fort heureusement, que dans les grandes familles qui peuvent payer ces déménagements.

Quoi qu’il en soit, les cérémonies que je viens de décrire s’observent ponctuellement, et chacun, selon son rang et sa richesse, s’efforce de faire à ses morts le plus de sacrifices possible, afin de leur plaire et d’en retirer bonheur et prospérité.

Il arrive, soit que le sorcier ne trouve pas tout de suite un emplacement favorable, soit que la famille ne puisse garder son mort chez elle avant de le transporter au tombeau, que les corps sont exposés à