Page:Bourdaret - En Corée.djvu/197

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l’air, sous des hangars en paille, faits pour la circonstance, et recouverts d’un toit de chaume.

Dans le Tchoun-tchang-to, province au sud de Seoul, ïl existe une coutume qui, peut-être, existe aussi ailleurs, mais que je n’ai pu vérifier qu’à Seoul : c’est celle d’exposer les corps d’enfants ou de gens morts de la petite vérole, en plein air, tout près du village jusqu’à ce que l’épidémie ait disparu. À ce moment seulement l’autorité donne l’autorisation d’inhumer. C’est une coutume étrange qui n’a rien à voir avec l’hygiène, mais qui n’en est pas moins observée très méticuleusement. Pour les petits enfants quelquefois — et j’ai vérifié le fait — au lieu de les enterrer, on enveloppe les cadavres dans une natte en paille, et on attache le paquet à une branche d’arbre. D’autres fois, la sépulture est une paillote dans laquelle le corps est étendu sur un plancher au-dessus du sol. En voyageant en Corée j’ai rencontré ces divers modes de sépulture.

Les corps des bonzes et bonzesses sont incinérés, ils ne sont jamais inhumés. On prépare un grand bûcher sur lequel est étendu le cadavre, puis on met le feu pendant que tous les bonzes de la bonzerie font des prières.

La légende veut qu’un bonze qui a mené une existence de saint (et c’est un fait rare, comme on va le voir !) un bonze, presque bouddha, laisse après la crémation, au milieu de ses cendres, une perle appelée sa-ri qui est alors religieusement conservée, enterrée dans une petite pagode placée devant le temple. La réalité montre qu’on ne voit jamais de ces petits pagodons devant les temples. Comme il n’y a pas de perle au milieu de ces cendres, le supérieur les ramasse, les broie ; on y mélange du