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dettes. Les riches sont contents ; les pauvres n’ont pas le sou ; il n’est pas rare de trouver des suicidés dans les rues. Comme on le voit, sous tous les cieux, le jour de l’an est un triste jour, excepté pour les enfants et les privilégiés.

À cette liste de jours fériés, il faut ajouter les innombrables cérémonies auxquelles donne lieu la croyance aux esprits, et pour lesquelles sont mis sans cesse à contribution les sorciers des deux sexes moutang et panesou.


Parmi les distractions et divertissements populaires se placent les danses, les exercices d’acrobatie, le théâtre en plein air. Sur celui-ci on représente des pièces dans le genre chinois ou japonais. Les acteurs sont des hommes déguisés, porteurs de masques grimaçants d’une laideur invraisemblable. Ils exécutent des danses contorsionnées et miment des scènes ultra naturalistes qui provoquent le rire et les bravos des spectateurs.

Parmi les acrobates, on voit des jongleurs, des équilibristes, des danseurs de corde. Ils parcourent en troupe, avec des chanteurs et des musiciens, les villes et les campagnes.

Je m’aventure à placer parmi les représentations publiques et récréatives les kout-tchoun-pei (bonzes qui font des prières). Quand les bonzes vont quêter dans les villages, ils sont généralement une dizaine, habillés comme les indigènes, mais coiffés d’un chapeau spécial. Au son du tambourin, ils exécutent des danses chantées. Ils disent — sans doute — des choses fort drôles, car les auditeurs rient quelquefois aux larmes.

J’ai parlé ailleurs du corps de ballet du palais. Ici,