Page:Bourdaret - En Corée.djvu/28

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pas ici le quartier coréen. Nous retrouverons son sosie à Tchémoulpo ou à Seoul, où j’aurai le loisir de faire faire connaissance au lecteur, avec les rues indigènes et les toits de chaume des maisons enfumées.

À première vue le Coréen paraît assez grand, bien proportionné, d’un type mongol moins accentué que celui du Chinois dont il diffère par ses pommettes beaucoup moins proéminentes et un teint plus clair. On est frappé aussi par l’expression douce et bonne de sa physionomie où brillent souvent des yeux fort intelligents. En somme, le Coréen a l’air bon enfant, sympathique ; mais il est très badaud, très flâneur. En hiver, dans leurs manteaux ou leurs vestons blancs ouatés, ils sont chaudement vêtus, et ne donnent pas cette impression d’êtres transis, de manchots, que l’on éprouve en présence des Japonais lorsqu’ils trottinent sur leurs ghettas sonores, les jambes nues et les mains rentrées dans les manches des kimouos, tendues horizontalement.

Le choix de la couleur blanche est certes très peu heureux pour le vêtement national ; mais, à part les pauvres gens, les coolies, dont les vêtements ne voient jamais la lessive, la classe qui peut se permettre ce luxe est encore assez nombreuse pour donner aux yeux le plaisir de blancheurs immaculées.

Si les pauvres coolies sont sales avec leur unique vêtement qu’ils portent jusqu’à usure complète, ils sont aussi bien mal chaussés, car leurs souliers de paille ne sont pas appropriés pour des gens qui marchent beaucoup dans la boue et la neige. À cela, on répondra que ces chaussures ne coûtent que quelques centimes et puis… c’est la mode, et sous