Page:Bourdaret - En Corée.djvu/29

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tous les cieux on ne va pas à l’encontre de la mode. La pièce la plus chère du vêtement est le chapeau de crin. Mais il y a des différences énormes entre les prix de ces couvre-chefs qui varient de trois à trente dollars.

Les garçons, avec leur tresse dans le dos, ressemblent plutôt à des petites filles. Cette tresse enfantine est portée par des hommes de trente ans et plus. Le chignon n’est permis qu’aux hommes mariés, ainsi que le chapeau de crin transparent. Cette coutume s’observe plus dans la province, où tout le monde se connaît, qu’à Seoul, où quelques célibataires fonctionnaires portent le chignon et le chapeau. Elle est appelée, d’ailleurs, à disparaître bientôt parce qu’un récent édit de l’empereur vient d’obliger tous les Coréens militaires et les fonctionnaires portant uniforme à se raser les cheveux. Déjà les civils ont suivi cet exemple, de sorte que dans un avenir prochain le chignon aura vécu.

Il est certain que, si tous les peuples d’Extrême-Orient portent des vêtements amples, ils offrent entre eux des différences tranchées. Rien ne se ressemble moins que le vêtement blanc du Coréen, le vêtement bleu du Chinois, le vêtement noir de l’Annamite et le kimono bariolé des Japonais.


À Foussane, le bateau s’arrêtant plusieurs heures, il faut se mettre en quête d’un restaurant si l’on ne veut pas retourner à bord. Il n’y a pas de restaurant coréen à l’usage des Européens, et mieux vaut ne pas avoir à faire connaissance avec la cuisine indigène. C’est encore à l’hôtel japonais qu’il faut aller. Pendant le repas, de gracieuses mousmés viendront, si on en marque le désir, jouer du « cha-