Page:Bourdaret - En Corée.djvu/338

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son, placée sous les ordres du gouverneur, occupe une caserne toute neuve.

Indépendamment de l’habitation du gouverneur de la cité, se trouvent le yamen du gouverneur de la province, qui nous reçut autrefois fort aimablement ; les temples de la Guerre, de Confucius, et celui de la tablette impériale, monuments qui se peuvent voir dans chaque préfecture.

Les habitants d’ici gardent rancune à la dynastie actuelle des Yi pour avoir déplacé la capitale. Ils manifestent leur mécontentement en continuant de porter le vaste chapeau de paille qu’ailleurs les paysans seulement conservent encore. Ils se déclarent volontiers sans souverain, et mettent sur le compte de la mauvaise chance la chute de la dynastie des Houan de Ko-ryo.

Ils ont conservé une façon particulière de compter les mesures de grains en faisant glisser le contenu des mesures sur la main avant de le jeter dans le récipient. Pour eux, le riz s’appelle toujours houan-sal, du nom donné pendant la dynastie de Ko-ryo, ce qui signifie « le riz des Houan », tandis que partout ailleurs on l’appelle yi-sal, du nom Yi de la dynastie actuelle. Il paraît aussi que les habitants désignent le cochon sous le nom de Seun-kiei, nom de famille de Yi tai tjo, fondateur de la présente dynastie, ce qui est une façon irrévérencieuse de conserver le nom de ce grand roi doublé d’un grand général.

On dit que les femmes de Song-to n’épousent que des hommes du pays, et que, lorsqu’elles sont loin de leur ville natale, elles veulent venir y finir leurs jours. Cet attachement au sol, qui semble très naturel, est particulier cependant