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aux habitants de Song-to. Ils ne veulent pas se mêler aux autres enfants de la grande patrie.

Cette ancienne capitale de Ko-ryo (918 à 1392), réduite au rang de chef-lieu de province et de place forte à l’avènement de la dynastie actuelle, en 1392, offre peu d’intérêt, en tant que ville. Le touriste n’y trouve qu’une réduction mauvaise de ce qu’il peut voir à Hane-yang (Seoul). Comme pour les autres villes, les géomanciens ont choisi son emplacement entre des collines bien orientées. La montagne directrice, au nord, le Son-halk-sane, est moins élevée que celle de Seoul ; elle est granitique, et sur le pic le plus élevé se voient encore un petit temple bouddhique et quelques autels.

Une muraille de douze kilomètres de tour enserre la ville, et une branche s’en va au nord rejoindre la muraille de la forteresse avancée de cette ancienne capitale.

Une chaîne, semblable à celle du Pouk-hane, s’élève au nord-est de la ville, et ses pics dentelés atteignent huit cents mètres.

À l’est de la cité, en dehors des murs, et adossé à la colline, est un pavillon intéressant élevé à la mémoire du lettré confucianiste Tchoun-Montjou, fidèle serviteur de la famille des Houan souverains de Ko-ryo. N’ayant pas voulu accepter de servir l’usurpateur du trône, il fut assassiné en 1391. Ce monument se compose de deux stèles en marbre, de grandes dimensions, reposant sur deux énormes tortues taillées dans un seul bloc de granit. Le pavillon qui protège ces stèles est formé de poteaux peints en rouge, supportant la toiture en tuiles, dont la charpente est finement sculptée. Les côtés sont fermés par des grillages en bois et des portes, en