Page:Bourdaret - En Corée.djvu/361

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porte quelques-uns de ces papiers, espérant y faire traduire des prières originales. Mon interprète n’y a trouvé que les noms des passants, leur adresse et la localité où ils se rendent.

Je rattrape ma caravane au col, quoique j’aie fait en arrière plus de vingt kilomètres pour aller à Sine-Sane-hi et en revenir. Peut-être le mapou coréen, très attentionné pour ses chevaux qui, à son avis, dévorent trop de kilomètres, a-t-il voulu leur faire dire une prière !

Dans la vallée étroite, au pied du col, aussi déserte et aride que la précédente, nous ne voyons que quelques maisons de pauvres gens qui cultivent les maigres petits champs remplis de schistes et arrosés par un mince filet d’eau. Le chemin, cependant, est bon et semble réparé depuis peu ; des azalées couvrent les flancs des collines.

Après une gorge très resserrée de bancs de schistes à pic, dans les anfractuosités desquels se blottissent des centaines de pigeons ramiers, nous arrivons à l’étape, à Sai-hai-name installé dans une cuvette formée par les collines environnantes, au bord d’un ruisseau. La vallée, comme à Ime-tjine, est barrée par une muraille qui traverse la route, puis le ruisseau sur un pont ruiné, et escalade ensuite, à droite et à gauche, les collines. Ces ruines sont fort pittoresques dans ce fond de vallée sauvage. Là était autrefois la forteresse de Tchong-ban-sane-son.

L’auberge est assez misérable d’aspect ; mais, conformément à la constatation que j’ai déjà faite, j’y trouve une grande chambre, celle de la famille que l’on me cède gentiment, ce qui oblige toute la maisonnée, se composant d’un nombre respectable