Page:Bourdeille - Œuvres complètes, 7.djvu/10

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6 RODOMONTADES

comme les nomme Caesar. Parquoy fut commandé que les capitaines de chasque bande n'eussent chascun que quatre chevaux pour soy, et deux pour l’alfier, et nul pour soldat qui fust sain, mais ouy bien que les mallades en eussent chascun le leur pour les porter ; encore falloit-il qu’ilz fussent visitez par les médecins pour voir s’ilz estoient vrayement malades, et qu'ilz eussent tousjours sur eux leur patente pour faire foy, signée et de son capitaine et de son médecin.

Ce bandon fait, il y eut un capitaine nommé Vega, Grenadin, et qual, con arrogancia mílítar y con gesto y palabras desbaratadas de enojo, en un corillo de sóldados, commenço, casi razonando en publico y braveando : que si hallava hombres semejantes a si en animo y juizío, que trabajuria de modo que los soldados no tuvíessen necessídad de aquèlla patente, los quales síendo debilitados por lo sangre derramada en tantas batallas y victorias, merescian, por la honra de su valor, no solamente ser llevados a ca- vallo, mas en carros tríumphales, a manera de los antiguos consules y emperadorees romanos en sus glorias y triumphos. « Il y eut un capitaine Vega, Grenadin, lequel avec une arrogance militaire et gestes et parolles braves et débordées de despit, commança à dire parmy quelque troupe de soldatz, et bravànt et le publiant, que, s’il trouvoit gens semblables à luy en courage et en esprit et jugement, qu’il fairoit dire que les soldatz n’auroient besoing d’aucune patente. Iceux, disoit-il, lesquelz estans foibles et débilitez par tant de leur sang respandu en tant de batailles, méritoient pour l honneur de leur valeur non seule-