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DE MONTAIGNE

berté que dans les occasions justes. Il se prêta quelquefois à autrui ; il ne se donna jamais qu’à lui-même : mais cette noble indépendance annonce de l’élévation et non de l’orgueil, sur-tout lorsqu’elle est accompagnée du soin d’épargner, à ceux qui nous écoutent, des vérités désobligeantes, et de présenter, sous le jour le plus favorable, les qualités qui peuvent leur attirer de la considération. Il croyoit s’obliger en obligeant les autres : il jouissoit de leur prospérité ;