par l’hôtelier, ou mieux, à son habitude de caparaçonner de housses vertes les ânes qu’il louait aux dames de la Cour.
À Granier fils, retiré des affaires en 1571, un nommé Millot succède dans l’auberge. Le gendre et successeur de Millot fils, Delouiche, accroît, en 1618, les logements, ainsi que les remises et les écuries, telles qu’on les voit aujourd’hui, avec peu de modifications dans les baies des portes et des croisées.
Aubertin, qui avait remplacé Delouiche, gère l’auberge pendant vingt-cinq ans. Célibataire, ayant trop bien vécu, perclu de douleurs, il cède, en 1740, son établissement à Jean Villoing, originaire de Bourgogne.
Ce dernier donne un meilleur ton à son auberge, dans laquelle on menait trop bruyante et joyeuse vie, ou du moins essaie de sauver les apparences, car il se rend, en secret, coupable d’assez nombreuses peccadilles. Toutefois il avait eu le talent d’attirer une solide clientèle de gens d’épée, de robe et de finance. Il a géré l'Âne-Vert jusqu’en 1765, époque où il se retira après la mort de sa femmo. De nombreux établissements similaires s’étaient créés, mieux appropriés aux besoins du jour. On y trouvait bon gîte, discrétion et facilités comme à l’auberge de la rue des Sablons, qui, dès lors, perdit toute célébrité.
Parmi les personnages qui, plus ou moins longtemps, vinrent prendre gîte à l'Âne-Vert, on cite : le sire de Coutay, Philippe de Commines, Triboulet (le bouffon de François Ier), le comte de Larochefoucault, qui allait rejoindre le prince de Condé à La Rochelle (30 octobre 1568), Montesquiou, capitaine des gardes du duc d’Anjou, les notables convoqués par Henri III à Fontainebleau, le sire de Bellegarde, le duc de Mercœur, l’historien Pierre Muthieu, Duplessis-Mornay, le comte de Puylaurens, neveu du cardinal de Richelieu, le poète Regnier, Boileau, l’historien Mézerai, Coysevox, Mansard, Le Nôtre, Chamillard, de Chavigny, Duclos, Marmontel, d’Alembert, Piron, etc.
