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L’HÔTEL DE ROQUELAURE





La maison de feu M. le docteur Maloizel, rue de Ferrare, 12, dont la vente a eu lieu en l’étude de Me Paul Gaultry, notaire à Fontainebleau, a un passé historique sans doute ignoré de bien de nos concitoyens.

Les vicissitudes de cet immeuble, qui a porté le nom d’hôtel de Roquelaure, sont curieuses à connaitre : Le prince Louis de Lorraine, prince de Pons, etc., et Élisabeth de Roquelaure, sa femme, et le prince Alain de Rohan-Chabot, duc de Rohan, prince de Léon, et Françoise de Roquelaure, sa femme, le vendirent au duc de Fleury, pair de France, gouverneur de la Lorraine et du Barrois.

Les duchesses de Pons en étaient propriétaires du chef de leur père, le duc de Roquelaure, pair et premier maréchal de France. Ce dernier l’avait acquis de : 1o Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, duc d’Enghien (le fils du grand Condé) el de la princesse Anne, palatine de Bavière, sa femme ; 2o du duc de Brunswick-Lunebourg ; 3o du prince de Salm et de la princesse Marie-Louise, palatine de Bavière. La propriété resta entre les mains de la famille de Fleury, jusqu’à la Révolution. En 1809, un partage administratif l’a attribuée aux représentants de la famille de Fleury, puis par adjudication prononcée par le tribunal de la Seine, en 1811, elle est devenue la propriété des époux Poullain.

En 1825, les héritiers Poullain la vendent au département qui en fait la maison d’arrêt, ainsi placée à proximité de la gendarmerie alors installée dans l’immeuble occupé aujourd’hui par l’hôtel de la Poste. Le tribunal était place Centrale, dans les salles comnunales. Plus tard, lors du transfert du tribunal et de la prison dans les constructions nouvelles au quartier des Suisses et rue Damesme, l’immeuble fut vendu par le département au docteur Maloizel.

Mitoyen avec l’hôtel de la Feuillade (propriété Ronsin), l’hôtel de Roquelaure se trouvait à proximité de l’hôtel de Richelieu (dans la rue qui porte ce nom), et rue de Ferrare, presque en face des hôtels des Écuries de la reine, de Brunswick, de Noailles, d’Humières, etc., aujourd’hui réunis au grand quartier de cavalerie.

La rue de Ferrare était alors fréquemment appelée rue des Sablons.

(Abeille, 3 février 1888).